Vendredi 26 mars 2010 à 10h50.
A strictement parler, le transfert est un concept fondamental de la psychanalyse, pour autant qu’il est le sujet-supposé-savoir.
Ce savoir supposé (car ce n’est pas le sujet), l’est à juste titre supposé à l’analysant, par l’analyste.
Car qui pourrait croire que le psychanalyste sache quoique ce soit à l’avance de la vérité de celui qui viendrait lui demander une analyse ?
Encore faudrait-il qu’au terme des entretiens préliminaires, le tout-venant, c’est-à-dire quiconque, c’est-à-dire le demandeur se décide à faire une cure avec celui qu’il est venu consulter.
Lequel est aussi bien un quelconque, avant que de devenir le tenant-lieu comme semblant de la cause de son désir, à cet impatient venu rencontrer un supposé psychanalyste. On sait que là il n’y a pas de garantie.
Le désir, bien entendu est d’abord celui de qui sera entretemps devenu analysant.
Encore faut-il que celui qui fait l’offre au sujet « d’être » son analyste soit à la hauteur.
Autrement dit sache produire l’acte dont seul le désir de l’analyste peut le commettre
C’est pourquoi Lacan dit que le transfert c’est celui de l’analyste. Du coup la notion vague de contre-transfert, s’évapore.
Ce n’est pas gagné d’avance.
En dehors de la cure, la vulgate parle de transfert. Mais alors on n’est plus dans le discours analytique (c’est à dire la pratique).
On peut éventuellement parler d’hainamoration, pourquoi pas ?
C’est une façon de dire que l’autre réel dans la vie courante, on le considère, voire on peut avoir une certaine considération pour lui.
Bref, c’est une façon de ne pas abandonner ses morts, ni ses blessés.