IN RETROVIRUS
VERITAS …
MAIS FAUT-IL BIEN CROIRE
EN LA SCIENCE ?
par Jacques Leibowitch, Garches, octobre 2000
Les mythes nous
laissent l'espoir de nous concilier les dieux par les hommages que nous leur
rendons tandis que le destin des physiciens à un caractère de nécessité
inexorable.
Atlanta, Janvier 1982 : “ Merci de votre
lettre informative concernant les patients originaires d’Afrique équatoriale.
Ici aux Etats-Unis nous avons enregistré 212 cas. A Paris, Mars 1982, un
groupe de travail français auto-appointé collige les cas de la
nouvelle maladie. La bande de médecins que nous sommes ne sait d’abord rien des
lois qui conduisent l’événement mais par ses reproductions à l’identique chez
l’un puis l’autre, son insistance de conifère idiot, il arbore les insignes du
REEL : répétitif, autonome, horrible... Seize ans après, les porteurs de
virus se comptent en Amérique à 850 000 dont 400 000 décédé(e)s ; en Europe
on estime à 600 000 le nombre de séro positifs, 20 millions en Afrique, pour un
total estimé de 30 millions de porteurs de rétrovirus dans le monde (ONUSIDA
1997)… C’est un événement, il a crevé la toile, interrompu la répétition des
principes axiomatiques qui régentaient la situation d’avant, une
surrection.
La mère apprend sa condamnation par l’enfant moribond
contaminé pendant la grossesse; ou c’est une transfusion, ou la perfusion de
fractions coagulantes, actes d’assistance médicale pourtant; ou une inoculation
septique intraveineuse; ou des relations sexuelles de simple ou autre nature;
une insémination artificielle pour un couple stérile; une blessure infligée par
un dentiste fou. Cette épidémie de réel ne pouvait manquer d’allumer son monde,
phobiques, dénégateurs, sophistes, voyeurs, montreurs de plaies, kamikazes et
martyrs : “ Mathieu se souvint des paroles de son maître : Ne
craignez pas ce qui tue le corps ”. Qui n’aurait
vacillé?
Autonome, la chose SIDA a cet air de se commander elle même,
comme si la cause de ses retours se trouvait dans ses intérieurs. Sui generis
moto…Le phénomène à moteur in-sisté règle ses coups, suit son
tempo, bat nos mesures. Maître aux normes que l’on ne maîtrise pas, c’est
lui qui fait la loi avec sa tête de Commandeur Pirate, tibias croisés sur les
corps des garçons en cavale, corps des limbes en déchéance, corps à corps
des mourants, oiseau de malheur qui force les retours à la Casa de départ, à
l’infans bientôt défunt. Le réel dans la peau, le réel de la peur, y aurait-il
moins vrai ?
Les gourous montent au créneau de cette aubaine pur
sang pur corps, mais c’est trop, car le réel revient obstinément, comme pour
les démasquer. La science, de toujours, est donc convoquée : the
PURSUIT OF THE REAL, c’est son affaire, son objet, sa raison sociale, son
crédit. Les académies, certes et c’est bien leur place, font (la) gueule et
langue de bois, minimisent une donne qui les dépasse, se détournent en oraisons
sentencieuses, en prédictions fausses. Qui sinon les décatis alors au pouvoir
pouvaient croire que le savoir-faire y aurait été déposé :
d’autorité ?
Hors pair, Hercule-le-Chercheur-médecin n’aura pour
commencer à moudre son pain que des clous sur les planches. Il observe, ne sait
rien, n’en peut mais… Just go at it from whatever pinehole of opportunity
presents itself… Pénétrer le réel par n’importe quel bout de trou… Le chat
du réel, ou l’origine du monde scientifique après celui de
Courbet… Faire alors ce que les hommes de la connaissance savent au moins
faire : des découpages… Savoir, sapere, c’est creuser, alors
allons-y : lui discrêter le massif à ce compact, le mettre en morceaux.
Fragments d’un (discours de) réel…
Discrets au point d’être
exquis, clairvoyant, concentré, sharp to the point ingrédients du maître
en ses pouvoirs sur les choses.
D’abord étaient les choses puis
vinrent les mots qui les séparèrent,
V’là l’ennui car parmi les
instruments du forage savant il y aura les forets langagiers, au moins
aussi langagier qu’il en faut pour le dire.
Articuler ce qu’on
observe à ce qu’on imagine,
C’est le propos de la science. Son réel
ben oui se loge dans l’imaginaire et dans le symbolique ! Tout pour
déplaire aux phobiques du Sujet Parlant, près au scientisme pourvu qu’ils
n’aient pas à se coltiner le parlêtre et ses lamentations. Il est
vrai que ça parle un peu trop au sens du sens en biologie pour être de
sciences dures et pures, celles que l’on reconnaît telles à ce qu’elles
ont, croient-elles, viré proprement le Sujet. Difficile en effet de ne pas
entendre que les champs de bioscience sont minés à la métaphore, plombés à la
métonymie, lardés de réflectivité et d’effets de miroir: tumor necrosis
factor et autres lymphotoxines empoisonneuses, ce sont
produits biologiques naturels qui loin de les faire mourir engraissent
les lymphocytes ; Transforming growth factors qui font exactement le
contraire ; interférons qui n’interfèrent pas (avec les rétrovirus),
tous facteurs qui ne font pas ce qu’ils disent…
Les docteurs Jourdain de
l’Immunologie Scientiste Universelle s’en seront donnés à langue
joie ! Pas gênés d’articuler un immunitaire kitsch tel qu’on le
(re)présente dans les congrès middle class en Suisse et autres
saxonies : clean sur le soi, horreur des non-soi, le mal
nommé système est devenu contrôleur d’identité immunitaire !
Un corps-système régalien déchargé des corvées, yodelant ses projections
xénophobes aux ouies des hypochondriaques, des folles tordues, des dames
Michu-Marie claires et obscures… Et dans l’ambiance homopopuliste politiquement
correcte de l’époque fût balancé à la tête de la chose épidémique nouvelle un
anathème pour déchus vus par les cancres : immunodéficience acquise…
Une dénonciation ! … Monsieur qui toussez, étouffez dans la fièvre et
l’asphyxie, vous avec perdu vos immunités… Mais docteur, d’abord ma santé, et
maintenant mes intimités… Santé-immunité ! C’est tout un, un
rétrovirus vous les aura mangé. D’ailleurs il en mange 1 à 2g tous les
jours; le rétrovirus est un gros mangeur de lymphocytes CD4. Il adore faire du
gruyère avec… Car tel le scorpion pervers piquant la grenouille qui le
sauvait de la noyade, le virus (Ps)cytopathe détruirait ses
nourrices-lymphocytes… Nique-ta-mère le rétro ferait ainsi chier le
monde, et le sien avec ! Que vouliez qu’il fit contre çà… Messieurs de
Diafoirus, qu’il mourût…
Avec ses décomposites, l’apprenti-savant
s’il est faiseur habile reconstruira une image, symbolique,
photographique, dérivée du réel discret par lui entrevu: un
rétrovirus au spicules d’oursin. Pour qu’on lui achète sa
représentationdu réel, il fallait que son découvreur nous
l’interprète, selon une logique, une cohérence telle que les éditeurs de
réel vivant (= industriels des tests de dépistage ) veuillent le
produire à leur tour pour nous le resservir à nos frais : en
décembre 1983, le texte joint à la photo de la bête à piquant donnait
83% des patients SIDA non infectés par lui !… Personne ne pouvait
donc y croire sauf ceux qui le voulaient bien. Pour les autres
acheteurs-producteurs potentiels, il fallait convaincre. Cinq mois plus
tard (avril 1984), la même photo avec un autre texte donnait :
85% de SIDA infectés par la chose à pointes (américaines). Le tour
de causalité était donc joué en sonnante et trébuchante
vraisemblance.
L’opératoire rétroviral démonté, montré, remonté,
était-il vrai ? Assez vrai pour honorer la science d’un
de ses traits canons : la prédiction… : 1) La chose SIDA était
transmissible par le sang ? Elle était donc infectieuse. Et
virale, à cause de ses dimensions… Bactéries no, elles sont
plus grosses, Virus si, question de taille ! 2) Seuls les
séro-positifs feront le SIDA: de tous les garçons enrôlés volontaires dans la
cohorte homo de San Francisco, seuls les porteurs HIV en 1979-1982 auront
développé la maladie, 2,5,10 (en moyenne), 12,15 ans après; troisième
prédiction, le traitement antiviral s’il est efficace contre le virus supposé
causal, devra donner lieu à des guérisons au moins partielles : sous
trithérapies effectives, le rétrovirus disparaît pour sa plus grande part du
sang de ses porteurs malades dont certains se relèvent tel Lazare… Bras tendu à
Duesberg et son quarteron de dénégateurs.
Production scientifique de
réel techno : bande dessinée de la post-modernité, notre réel
biosavant est production. No human’s land, l’inhumain n’appartient
d’abord à personne. C’est à qui voudra s’en saisir, s’en charger. À Paris, les
french doctors du groupe de travail en seront les parrains jusqu’à
formuler l’accroche : un Rétrovirus Exotique CD4-trope pour le Sida
(octobre 1982)… Car il y avait du virus (transfusion), du
lymphocyte CD4 dans l’air (en fait dans les chaussettes des malades), un
premier rétrovirus étrange venu d’ailleurs (Haïti, Afrique Centrale,
Japon : exotique, non !) était déjà connu qui préférait les
lymphocytes CD4 (le rétrovirus dit HTLV-I) : d’où les intersections
post-logiques entre CD4/SIDA/rétrovirus/CD4
trop(h)isme/exotisme…De quoi répondre aux premiers signalements de la
cause recherchée. Car les éléments d’une chaîne causale sont normalement
proches voire de contiguïté(Humes). La patate chaude de ces
contiguïtés déductives, extirpée de nos french cogitations, relevée de
quelques préliminaires US plutôt stimulant, fût placée en germe pour
son élévation chez des cultivateurs de rétrovirus à l’adresse
du Dr Roux (Institut Pasteur). Car la bioscience produit le réel par des moyens
techniques mis en œuvre de mains d’ingénieurs quasi agronomes tricotant
de l’artéfact à la pipette graduée, guidée (ils l’oublient volontiers)
par le concept.
Et cette idée rétrovirale devait être
assez bonne même si elle était d’abord normalement improbable
puisqu’après un trimestre de militances, la conçue avait produit son petit… Le
supposé au SIDA battait ses rétro-coups à la minute dans les surnageants des
cultures de lymphocytes tirés du ganglion du bientôt célèbre BRU. A peine
frémissant, on l’aura assorti des couleurs de ses producteurs à
l’exclusion de ses géniteurs …
Qui était le père de la
chose ? Séminalité, notoriété, lutte des places, propriété … Le réel
produit comme marchandise selon la loi libérale aura donc produit ses
rapports à la production, et les rapports sociaux qui vont avec…
Et au nom d’un gonfalon qui devait flotter telle monnaie sur étants
numériques, les transfusés auront dû attendre nec demerditur
qu’on leur envoie la cocarde après avoir affalé le pavillon de l’ennemi…
Sauve qui peut le sang …
Un virus, est-ce ingéniosité infinitésimale
de Nature le réel, ou découpage par le savant, ses instruments et sa parole
discontinuante, d’une tranche biaisée partisane ? Il est vrai que ça ne
vient pas tout seul à l’œil, même de qui aura pensé la petite bête. Il y
faut des instruments, un choix de moyens, toute une collection de
biais assurément. Le virus est-il un avorton des manipulations génétiques de la
CIA ou du KGB ? …Prenez - avec des gants - du sang de macaques verts
Africains, injectez le à un macaque rhésus du nouveau monde, et il
vous fera un SIDA, avec le même rétrovirus dans le sang et les ganglions que
celui que vous lui aurez injecté. L’artefact si l’en est aura été reproductible,
infectieux, mortel…
La vérité, la science contemporaine s’en
méfie ou l’ignore, au titre de ses odeurs au moins métaphysiques, au pire
rhétoristes et sophistes. Le vrai de la science contrite d’humilité
épistémologique post moderne, le vrai en bioscience des valeurs de réel
ajoutées brevetables, c’est son opératoire.Aussi vrai que ça
marche, point. Ce vrai là ne peut être que de conjonctures,
technique, épistémologique, culturelle, historique. Un réel daté de ces
conjonctions ontologiques, en attente d’un naturel plus moderne encore,
plus vrai que nature s’il se peut, plus tard selon le progrès. La
biologie encore jeune dans ses ébats de science est conceptuellement grosse de
cette promise, tout le monde averti le sait déjà. C’est dire s’il faudrait
surtout ne pas trop y croire…
Ici et maintenant le virus aura eu
forme pointue, avec ses ARN, ADN, protéines le tout auto-répliquant dans des
lymphocytes cultivés aux engrais ad hoc, selon l’énoncé moléculaire et
cellulaire en charge de nous représenter le monde vivant selon nos
contingences … Dira-t-on la chose autrement un jour ?
Avec l’odorimètre à photons qu’il faudrait inventer s’il est vrai
(=opératoire) que le virus, alias Fragrance de chez Moquine, a dimension
de chimiokine… HIV sous cette forme se ferait passer pour une
odeur alléchantede quoi attirer Maître (lympho) sur ses dendrites
perché… Son enveloppe parfumée au cheese cakeferait s’ourler les milles
bouches à chimiokines (= récepteurs) que les babas CD4 lui offrent du
bout de leurs pseudopodes ! Toujours prêts à se faire un chimiopeptide, les
lymphocytes renifleurs tels les requin- paniers viendraient se shooter
aux plis de sa robe sucrée… HIV Canada-dry se serait travesti le
tutu... HIV était au parfum … Si ça pouvait faire
heuristique sur nos productions de concepts, nos moyens de les
valider/invalider, nos ambitions de traitements… Ce serait quand même mieux que
leur pscytopathique patibulairequi dévore sa maison croyant brûler
sa proie...
Habere fidem, avoir foi en quelqu’un, avoir
confiance : faut-il se convertir à la science pour avaler le calice
médicamenteux, faut-il croire pour le boire..? Le sujet séropositif
devrait-il croire aux prédictions oraculaires qui le voue à la mort
statistique 10-15 ans plus tard ? Aimez vous la
Science … ? Le chat peut bien nager en haletant, on ne lui demande
pas d’aimer l’eau… Moi le médecin dans le rôle de truchement de science auprès
des malades, qui leur fait représentation de la science du jour, je me sers de
science comme un aveugle d’une canne, pour m’appuyer, me l’appuyer, escomptant
que de son bout elle ait touillé le marc de réel où je dois conduire mes
patients vivants, suivant Moïse... Ça ne me provoque pas pour autant de la
pulsion à l’embrasser utilitariste de science que je suis. Et méfiant ! Les
malades nous ont obligé à l’être. S’il leur avait fallu nous laisser jouer avec
leurs peaux chaque fois que la Science nous invitait à pavoiser pour eux sous
l’un puis l’autre de ses nouveaux fanions... Pourquoi pas alors les foies de
science ? Après la vache folle, Tchernobyl, Hiroshima et autres
Titanic… Croire, il n’y a que les bons objets, le bon suaire auxquels on
voudrait pouvoir croire. Et ici, au temps du SIDA et des Sujets réfractaires,
ceux et celles de la toute puissance rêvée, croire c’est une
expression du mythème de la liberté post-moderne …. Et VRAI,
Dieu-Nature-Substance-Réel ou Véritéreconnaîtra la sienne ...Au prix pour
les humains de ses cruels retours... suite à nos (bi) thérapies douces,
par exemple...
LA science ? Celle qui domine en son paradigme
est le produit agrégatif du fonctionnement interne, et de la hiérarchisation
institutionnelle et idéologique, de la société scientifique. Ceci empêche
l’émergence du nouveau, et c’est darwiniennement bien ainsi : que ce ne
soit pas n’importe quoi de nouveau qui soit ! Quelle science ? La
bonne assurément, mais qui l’annoncera telle en bonne science prédictive avant
que l’étant du réel ne soit par elle prouvé ? La
martingale de bonne science, les brokers de Wall Street la cherchent tous
les jours… La bonne ne l’est que post-hoc mon chez doc, à
preuve ... Aucun, princes ou manants de science, académique ou briseur
de tables n’est exempt de cette charge de la preuve s’il veut jouer dans la cour
des grands… Preuve ultime, le réel et ses retours. Le déficit immunitaire/
créditaire, marque la science aussi de la crise Kuhnienne, crise
d’autorité. Car ce n’est plus d’autoritéque l’on peut faire jouir
la vérité, qu’on se le dise sous les coupoles et au (dis)Crédit Lyonnais.
IN RETROVIRUS VERITAS…
On ira vers une société (..) où il y
aura une espèce de rapprochement entre les autorités politiques et les autorités
scientifiques pour prendre ensemble les bonnes décisions...
Impossible d’être assuré que dans son rôle d’intermédiaire entre le réel
et nous, LA science d’un groupe d’intérêt partisan ne triche pas, ne nous trompe
pas ! Leçon de chose pour les apprentis du savoir et du pouvoir: la
vérité en science, mythe et fleuron de l’autorité magistrale –le pouvoir
tyrannique en est toujours inquiet -, n’est pas un produit de conception
immaculée. Ce qu’il convient mieux de désigner comme réel de science est
un long fleuve à méandres hystériques. Le vrai de bioscience est allusif,
contradictoire, dialectique, prompt à se retourner, tellement loin de la toute
puissance rêvée que seul un fou ou un traître la recommanderait telle quelle à
un précaire du Pouvoir.
Mais la prison sur son pelage
A laissé
l’ombre du grillage…
Fallait-Il croire en la science ? Qui, IL?
Le médecin, l’industriel, le chercheur-trouveur, le propriétaire des
brevets ? Le séro positif, ses partenaires, sa famille, son conjoint ou sa
conjointe ? Le prêtre, le sociologue, le militant, le psychanalyste, le
juge ? Le Maître en Biopouvoir et ses valets politiques? A chacun son bout
de vérité sans doute, selon sa place dans le processus de production en bonne
topologie libérale, à condition de jouer la règle du genre : meilleur qui
peut, meilleur se doit, selon la jurisprudence des obligations de moyens. Car en
matière de maladie, soit de vie et de mort, on ne saurait avoir raison seulement
parce qu’on serait politiquement majoritaire.
Avec leurs instruments
transposeurs du réel, les biologistes ne pouvaient faire mieux que de
s’approcher quasi de la chose réelle. Pour eux comme pour les autres
savants l’opération scientifique restera tentative, s’inventant par
essais et erreurs dans des séries d’actes mentaux
réflexifsetdialectiques,vrai Dédale de mentations au
travers desquelles sont sélectionnées des VALEURS DE SAVOIR-AJOUTÉ
POST-HOC. Cela est vrai aussi peut être des mathématiques, science
expéri-mentale si l’en est. Si bien que le savant biologiste
chercheur en réel-vérité aurait le look d’Hercule le Détective Poireaux
aux frayages agricoles entre deux rangées d’écharpeurs, les tyrans et les
pervers, sous l’œil hystérique des harpies… Il ne saurait avoir d’yeux que pour
le réel auquel il s’accroche au risque de se les faire crever à devoir lui faire
face…
Les décisionnaires
avaient pourtant leur place, celle du décideur au moins, dans cette histoire de
réel, parce que si la science peut en produire beaucoup, tout le monde
sait, doit savoir, que ses produits ne peuvent en bonne science avoir aucune
espèce de valeur républicaine, morale ou éthique. C’était charrier le
bouchon de science un peu loin que de le pousser à “ ce qui n’est pas
scientifique n’est pas éthique … ” Ainsi que nous parlaient le Comité
d’Ethique Nationale dans ces moments où dans les antichambres du pouvoir étaient
jouées les intrigues de l’affaire du sang, sous le couvert du savoir … Comme
quoi même un secrétaire perpétuel de l’académie des sciences pourrait être
faillible.
Veux-tu vivre ?- Dieu m’en doint la
puissance ! - Il te faut…- Quoi ? - Remords de conscience... Lire sans
fin - En quoi ? - Lire en science, laisser les fols
…